Comment appréhender la trésorerie avant une cession d’entreprise ?

Dans le processus de cession d’entreprise, la gestion de la trésorerie est un enjeu crucial pour les dirigeants et actionnaires, ainsi que pour les acquéreurs potentiels. La trésorerie représente en effet l’un des principaux composants de la valeur d’entreprise, influence largement le prix de cession et peut impacter directement le succès de la transaction. Dans cet article, nous vous présentons quelques clés pour appréhender au mieux la question de la trésorerie avant une cession d’entreprise.

Analyser la trésorerie excédentaire et son impact sur la valeur d’entreprise

La trésorerie excédentaire constitue généralement un atout financier non négligeable pour une entreprise en cours de cession. Elle résulte d’une différence positive entre les liquidités disponibles et les besoins financiers récurrents. Afin de valoriser au mieux cette trésorerie, il convient de bien déterminer sa nature :

  • Fonds de roulement : correspondent aux ressources financières nécessaires pour financer les cycles récurrents d’exploitation (stocks, créances clients…).
  • Trésorerie nette : qui correspond au solde des liquidités disponibles après déduction des dettes financières de court terme.

Pour déterminer la part de trésorerie excédentaire, il est important de bien identifier les besoins en fonds de roulement ainsi que l’ampleur des investissements à venir. Ainsi, plus la trésorerie excédentaire est élevée, plus la valeur d’entreprise a vocation à être importante.

Évaluer les risques liés à une mauvaise gestion de la trésorerie avant cession

Une mauvaise gestion de la trésorerie avant une cession d’entreprise peut entraîner plusieurs problèmes :

  • Un prix de cession inférieur aux attentes : si l’entreprise ne dispose pas d’une trésorerie suffisante pour financer son fonctionnement jusqu’à la réalisation effective de la vente, le prix de cession risque d’être revu à la baisse.
  • Des difficultés dans les négociations : un acquéreur potentiel pourra être dissuadé par une situation financière dégradée et exiger des garanties supplémentaires ou des conditions financières plus avantageuses.
  • Des tensions avec les partenaires financiers : banques, fournisseurs et créanciers peuvent perdre confiance en cas de tensions sur la trésorerie, ce qui peut impliquer des ruptures de crédit ou des retards de paiement.

Afin d’éviter ces problèmes, il est essentiel de mettre en place une gestion rigoureuse de la trésorerie en amont de la cession d’entreprise.

Optimiser la gestion de la trésorerie en vue de la cession

Pour maximiser le prix de cession et offrir les meilleures chances de réussite à une transaction, il est recommandé de mettre en place certaines bonnes pratiques en matière de gestion de trésorerie :

  1. Prévoir un plan de trésorerie précis : ce document doit présenter de façon détaillée les entrées et sorties de fonds prévues pour l’ensemble des cycles d’exploitation. Un plan de trésorerie prévisionnel bien construit permettra également au futur repreneur de prendre ses marques rapidement et avec confiance.
  2. Optimiser le recouvrement des créances clients : il s’agit de réduire les délais de paiement et de minimiser les impayés, grâce à des procédures de relance efficaces par exemple.
  3. Négocier des conditions de paiement avantageuses avec les fournisseurs : cela peut inclure des délais de paiement plus longs ou des remises sur les tarifs pour assurer une meilleure gestion de la trésorerie.
  4. Limiter les investissements non essentiels : afin de conserver un niveau de trésorerie confortable jusqu’à la réalisation effective de la vente, il convient de prioriser les dépenses et les investissements en fonction de leur importance stratégique.

Traiter la question de la trésorerie excédentaire lors des négociations de vente

Le traitement de la trésorerie excédentaire lors des négociations de vente constitue un enjeu financier majeur pour l’ensemble des parties prenantes. En effet, la répartition de cette trésorerie peut donner lieu à des tractations complexes entre le vendeur et l’acheteur :

  • Valorisation de la trésorerie excédentaire dans le prix de cession : le vendeur souhaite généralement valoriser au mieux cette composante financière afin d’en tirer un bénéfice optimal.
  • Garanties demandées par l’acquéreur : ce dernier peut exiger que l’entreprise conserve une partie de sa trésorerie excédentaire pour faire face à d’éventuelles difficultés post-cession ou pour financer ses propres projets de développement.
  • Distribution préalable aux actionnaires : les actionnaires peuvent décider de se verser une partie ou la totalité de la trésorerie excédentaire sous forme de dividendes avant la réalisation effective de la vente.

Pour résoudre ces questions et trouver un équilibre satisfaisant pour toutes les parties, il est souvent judicieux de s’appuyer sur l’expertise d’un conseil spécialisé en cession d’entreprise (avocat, expert-comptable…).