que comprend le prix d'une cession d'entreprise

La cession d’entreprise est une étape importante dans la vie d’un dirigeant, qui souhaite transmettre son affaire à un repreneur en contrepartie d’un certain montant. Afin de mener à bien cette opération et proposer un prix justifié aux parties prenantes, il est essentiel de comprendre quelles sont les composantes du prix d’une cession d’entreprise. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des éléments à prendre en compte.

Evaluation financière de l’entreprise

L’évaluation financière de l’entreprise est le point central de toute opération de cession. Elle consiste à déterminer la valeur de votre entreprise en tenant compte de plusieurs paramètres tels que :

  • Le bilan économique : chiffre d’affaires, bénéfices, trésorerie, etc.
  • Les actifs immobilisés : biens immobiliers, matériel, etc.
  • Le potentiel de croissance et les perspectives du secteur d’activité.
  • La situation concurrentielle et la réputation de l’entreprise sur le marché.

Ces évaluations sont effectuées selon des méthodes bien précises, comme la méthode des multiples, la méthode DCF (Discounted Cash Flow) ou encore l’approche patrimoniale. Le choix de la méthode adéquate dépendra du type d’entreprise concernée ainsi que de ses spécificités.

Les changements de l’évaluation financière

L’évaluation financière est susceptible de changer si le dirigeant envisage d’effectuer une restructuration de l’entreprise avant la cession, telle que :

  • La répartition du capital : recapitalisation ou retrait de certains partenaires investisseurs.
  • Le redressement financier : renégociation des dettes et amélioration de la trésorerie.
  • Une restructuration juridique : fusion ou scission de certaines activités.

Dans ces cas-là, l’évaluation financière tiendra compte de ces ajustements pour déterminer le prix final de la cession.

Les modalités et conditions de paiement

En plus de l’évaluation financière, les modalités et conditions de paiement sont également à prendre en compte lors de la fixation du prix d’une cession d’entreprise. Il est généralement négocié entre le vendeur et l’acquéreur et peut prendre plusieurs formes :

  1. Paiement immédiat du montant total au moment de la cession.
  2. Echelonnement du paiement sur une certaine période (ex : 2, 3 ou 5 ans).
  3. Paiement sous forme d’un pourcentage du chiffre d’affaires ou des bénéfices futurs de l’entreprise pendant une période définie.
  4. Valeurs mobilières remises par l’acquéreur en contrepartie de la cession d’entreprise.

Chaque option présente des avantages et inconvénients pour les parties prenantes. Par exemple, un paiement immédiat peut représenter une somme importante à mobiliser par l’acquéreur, alors qu’un échelonnement du paiement peut générer des incertitudes sur la solvabilité future de ce dernier. Il est donc essentiel de trouver un accord entre le vendeur et l’acquéreur sur ces modalités pour valider le montant de la transaction.

Les garanties offertes par le cédant

Pour sécuriser la transaction lors d’une cession d’entreprise, le dirigeant (cédant) s’engage généralement à offrir certaines garanties au repreneur. Ces garanties peuvent engendrer des coûts supplémentaires pour le cédant :

  • Garantie d’actif et de passif : elle permet de protéger l’acquéreur contre les risques financiers liés aux actifs et passifs de l’entreprise (litiges, dettes, etc.).
  • Clause de non-concurrence : cette clause interdit au cédant de créer une activité concurrente ou de participer à une entreprise similaire pendant une durée déterminée.
  • Accompagnement du repreneur : le cédant peut s’engager à accompagner le repreneur (ex : formations, conseils, transmission des relations clients, etc.) pendant une période afin d’assurer la continuité de l’entreprise.

Le prix d’une cession d’entreprise tient donc également compte des coûts engendrés par ces engagements. Cela permet au repreneur de disposer d’un cadre sécurisé et rassurant pour prendre en main la gestion de l’entreprise, tout en valorisant le travail accompli par le dirigeant cédant.

L’ingénierie financière lors d’une reprise d’entreprise

Dans certains cas, une cession d’entreprise peut donner lieu à une opération plus complexe que la simple transmission du patrimoine économique. Il s’agit de la reprise d’entreprise, qui nécessite une ingénierie financière spécifique pour mener à bien la transaction :

  • Financement par emprunt : dans ce cas, l’acquéreur contracte un prêt auprès d’une institution financière pour financer l’achat de l’entreprise.
  • Financement par augmentation de capital : l’acquéreur sollicite des investisseurs (capital-investisseurs, partenaires industriels, etc.) pour augmenter ses fonds propres et assurer le financement de la cession.
  • Financement par autofinancement : il s’agit d’utiliser les ressources internes de l’entreprise acquise (bénéfices non distribués, réserves) pour financer la transaction.

Dans ces situations, le prix d’une cession d’entreprise intégrera les coûts inhérents à ces montages financiers. Par exemple, des frais bancaires pour l’emprunt ou des coûts liés à la prise de participation en capital.

La fixation du prix d’une cession d’entreprise est une opération complexe qui prend en compte divers éléments : évaluation financière, modalités de paiement, garanties offertes par le cédant et ingénierie financière en cas de reprise. Afin de proposer un prix juste et séduisant pour les parties prenantes, il est crucial de bien comprendre et maîtriser tous ces aspects.